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J56 [l5^7] JOURNAL
plus de dix mois auparavant, n'eut couché avec elle. Encore disoit - on que ledit Villequier avoit découvert une entreprise que sa femme avoit fait de l'empoisonner, comme ja ledit Barbizy avoit empoisonné la sienne, afin de se marier ensemble après la mort de Tun et de l'autre ; et qu'il avoit trouvé dans ses coffres Fa mixtion en paste dont il devcrit estre empoisonné.
Ce meurtre fut trouvé cruel comme commis en une femme grosse de deux enfans, et étrange comme fait au logis du Roy, Sa Majesté y étant ; et encore en la cour, où la paillardise est publiquement pratiquée entre les dames, qui la tiennent pour vertu. Mais Pissuë et la facilité dela rémission qu'en obtint Villequier, sans aucune difficulté, firent croire qu'il y avoit en ce fait un secret commandement et tacite consentement du Roy, qui hayssoit cette dame pour un refus en cas pareil.
[ On fit de cette dame l'epitaphe suivant :
Arrête ici, passant, et dessus ce tombeau
Discours en ton ecSprit de cet acte nouveau :
Celle qui gist ici est l'impudique femme
D'un cocu courtisan, exécrable et infâme,
Qui de sa propre main la daguant, l'étouffant,
Occit cruellement et la mere et l'enfant.
Non Tire, non l'honneur, non quelque humeur jalouse,
L'ont fait ensanglanter du sang de son épouse :
D'honneur, il n'en eût onc; eut-il été jaloux
D'une qu'il savoit bien être commune à tous ,
Et que même il avoit souvent, en tout délice,
Adhéré, consenti mille fois à son vice ;
Et qui n'aimoit pas moins à le faire cocu ,
Qu'il aime et qu'il chérit d'un bard.... le c ?
Va, passant : car elle a justement le salaire
Que mérite à bon droit toute femme adultère ;
Et lui soit pour jamais dit l'infâme boureau
De celle dont il fut autrefois macquereau ! ]
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